
Steeve Laffont – guitare / Dominique Di Piazza – basse / Rudy Rabuffetti – guitare
Steeve a débuté la guitare très jeune en regardant ses oncles, ses cousins jouer lors des fêtes familiales. Observateur attentif des joutes musicales proposées par ses aînés, il cherchait à reproduire inlassablement les traits de guitare des uns et des autres. Les enregistrements de Django lui ont permis de parfaire sa compréhension des cadences, de l’harmonie et de l’improvisation. Très vite il s’imposera comme un des tout meilleurs guitaristes de sa génération.
Par ailleurs, Steeve s’est fortement imprégné du flamenco, omniprésent chez les gitans catalans, ses amis et voisins avec qui il a grandi. La proximité de Barcelone l’a conduit à s’immerger dans les musiques latines proposées par les musiciens sud américains. Ouvert sur le monde et les différentes musiques, il passe allègrement de la musique classique au jazz américain en passant par la bossa nova brésilienne. Il construira son identité musicale à partir de ces différentes sources d’inspiration. Son jeu de guitare, résolument
« manouche » par le toucher, les accents se trouvera enrichi par son ouverture sur le monde latin, les cultures méditerranéennes et le jazz au sens large.
Le nouveau projet discographique « Alba Gitana » de Steeve est articulé autour de ses compositions. Le jeu de guitare de Steeve est très ouvert harmoniquement. Les cadences se succèdent sans se répéter comme si l’on contait une histoire au coin du feu. La rythmique joue les contrepoints ou souligne la ligne mélodique et propose au soliste une grande liberté d’expression.
Tour à tour les cordes se répondent, discutent entre elles ou viennent en opposition pour souligner l’atmosphère que le compositeur souhaitait évoquer. Si on prend l’exemple du titre Alba Gitana, on passera successivement d’une teinte tzigane d’Europe centrale à une couleur latine de la péninsule ibérique pour ensuite flirter avec les interprétations indiennes. Le film se déroule peu à peu sous nos yeux évoquant le voyage, l’itinérance et les sentiments associés à ce mode de vie. De la complainte à la joie, l’auditeur sera amené à construire sa propre représentation du monde tzigane sans fards, sans artifices, résolument moderne et évocateur sans tomber dans les représentations classiques affublées aux manouches.