
C’est un concert exceptionnel qui sera partagé avec le public de la Maison du Temps Libre de ce merveilleux village pyrénéen qui domine une des plus belles vallées du monde, selon Louis Arti avec qui la musique, la voix et la poésie se passeront mutuellement les couleurs et les parfums d’une pensée, celle d’un homme sur scène en maître autant de son jeu d’acteur que d’interprète et d’improvisateur accolé à sa guitare électrique qu’il nomme « Punay ».
Le poème est sur le rebord du monde, alors que le blues de « l’Albatros » de Baudelaire ouvre le grand éventail suivi d’une émou- vante chanson d’amour qui avoue que Le jour de l’heure où je ne t’aim’rai plus/Sera la nuit d’où je n’exist’rais plus… Mon œuvre d’art c’est de t’aimer. Et puis, c’est le palais des fleurs avec « Java al forno » qui rend hommage à un garçon de restaurant et l’éternel « Bilit » qui reste une des grandes ballades rock du chanteur, suivi de « L’étoffe » où claquent les couleurs de tel anathème : Il n’y a plus que deux partis eux et nous, quand « Je t’aime c’est dit » appartient aux chansons d’amour immuables selon de nombreux admirateurs.
Avec « L’espérance est une idée passagère » Arti remet, depuis les années d’existence de cette chanson, la sauvegarde des immigrés en gage de dignité humaine sur une musique tzigane alors que « Je vieillis en t’attendant » est une douce ballade folk qui rend hommage à Charly Patton, esclave et musicien novateur du sud des États-Unis. « Écoutes la vieille chanson » est un blues jazzy en hommage à ses fiancées du cinéma dans les souvenirs de l’artiste alors « Ça ne peut pas être vous » éructe en rap toute la tristesse qu’éprouve le poète face aux lâchetés des politiques des villes et de leurs conséquences : Ça ne peut pas être vous/Qui faites crever le monde/En oubliant qu’le monde/De nous à nous c’est vous. Le coup de chapeau final est donné par un de ses chefs d’œuvre « La montagne est noire » en clin d’œil à Joseph Delteil sur une suite d’accords qui trace une ravissante mélodie, alors que « Jacqueline » lâche la dernière salve de ce feu d’artifice de Louis Arti pour fleurir dans une démesure musicale et improvisée un blues-rock au parfum d’amour pour son égérie.